Liste des conseils
Démarrer avec une bonne terre.
Une bonne terre
A la question « qu’est ce qu’une bonne terre », je répondrai: « celle que vous avez à votre disposition ». Quelle que soit la nature de votre terre, il y a toujours des possibilités pour la faire évoluer ou la rendre « productive ».
Le seul cas vraiment « problématique » est un sol trop sablonneux, car il demandera davantage de temps et de patience pour être amélioré.
Mais globalement, quel que soit le type de sol dont vous vous occupez, le principe de base est le suivant :
Le sol est nourri en automne, protégé en hiver, réveillé en douceur au printemps et entretenu en été.
Le but étant d’avoir une terre poreuse (aérée), vivante (présence de la faune du sol) et apte à recevoir et faire croître en son sein vos diverses plantations (présences de nutriments adaptés aux différentes variétés).
Une terre poreuse :
Pas le choix pour la mise en place : si votre sol n’a jamais été travaillé, il faut le faire ! (mais une bonne fois pour toutes : on ne torture ses micro-organismes qu’une seule fois !)
Une fois que vous avez déterminé l’emplacement de votre potager, il faut s’armer d’une bonne fourche bêche, d’un croc, un râteau… de courage !
Commencez par tondre la végétation en place à ras.
Retournez votre terre à l’aide de la bêche.
Je précise que certains conseilleront de pratiquer un « double bêchage », c’est à dire de travailler le sol sur 2 fois la profondeur de la bêche… Je n’ai pas d’avis personnel sur la question, ne l’ayant pas encore mise en oeuvre (... mais c’est prévu pour la mise en place de buttes). Pour ma part, j’ai jusque là toujours utilisé un « simple bêchage » (déjà bien assez fatiguant !) et dont les résultats me semblent satisfaisant.
Je répète que ce travail ne doit se faire QUE lors de la mise en place !
Si la surface que vous avez à travailler vous fait peur quant à l’effort à faire et que vous décidez d’opter pour une solution « outillée », attention ! Laissez le motoculteur chez Papi et préférez plutôt une charrue tirée par un micro-tracteur ou un quad (ce qu’on fait de nos jours!)…ou mieux et plus folklorique : par un équidé de votre choix !
Globalement, préférez tous les instruments qui ne présentent pas l’inconvénient de créer ce qu’on appelle une « semelle de labour » (le fonctionnement par rotation du motoculteur estdestructeur pour la structure du sol).
A ce stade, votre potager ressemble davantage à la pelouse du stade de France après un match de rugby sous la pluie qu’au jardin d’Eden : grosses mottes de terre enherbées dans tous les sens.
Laissez ensuite votre terre se « ressuyer », c’est-à-dire sécher, jusqu’à ce que l’eau des mottes s’évapore, et qu’elles s’effritent facilement. Ensuite, déstructurer les mottes avec un croc, comme si vous les émiettiez et enlevez les systèmes racinaires.
On laisse la terre se détendre un peu.
Un peu de poudre de roche pour ces pauvres micro-organismes, puis on repasse le croc ou le râteau en tirant, de façon à uniformiser la parcelle et « dégager » le reste des débris végétaux… C’est prêt à planter !
Une terre vivante !
Une fois son sol préparé, nul besoin (au contraire !) de retourner de nouveau sa terre.
On laisse se développer et travailler la faune du sol : tout ce petit monde se débrouille très bien (dans de bonnes conditions !) pour aérer la terre à notre place !
Paillage et grelinette suffisent amplement pour l’entretien de la porosité du sol.
Recevoir et faire croître les plantations
Démarrer avec une bonne terre sous-entend aussi : préparer son repas !
Une des premières chose à faire lorsque souhaite se mettre au jardinage au naturel, est de s’assurer son approvisionnement en matières organiques : LE COMPOST !
Il vous permet à la fois de valoriser vos « déchets » verts (plus de déchèterie !) et d’assurer la nutrition de votre sol.
La mise en place d’un bon compost demande un peu de connaissance et de savoir-faire, mais le résultat en vaut largement la chandelle !
En résumé :
Grelinette + paillage + amendement = structure de sol respectée et fertilité assurée !
Conseils aux jardiniers !
Vous êtes prêts à vous lancer dans la folle histoire du jardinage au naturel ? Voici quelques petits conseils avant de vous retrousser les manches et de chausser vos plus belles paires de bottes !
Au fil de mes rencontres autour des potagers, j’ai remarqué que souvent, même les jardiniers de la meilleure composition sont souvent découragés : « ben comment tu veux que ça pousse avec cette terre-là, cette exposition-ci, et puis il y a trop de pluie, pas assez de soleil », ou l’inverse…
Enfin bref : rien ne va ! Et si on faisait avec ?
Tout d’abord, rassurez-vous : la nature ayant une sainte horreur du vide, sous nos latitudes, il y a forcément des végétaux adaptés à l’ensemble des caractéristiques de votre terrain !
De plus : il est parfaitement possible d’améliorer votre nature de sol au fur et à mesure des saisons en adoptant les bonnes pratiques de paillage et d’amendement.
Par ailleurs : Vous avez à votre disposition, des tas de petites combines pour créer des microclimats spécifiques au développement de certaines variétés : la plantation de haies, la mise en place de petits murets ... Le biotope de votre terrain n’est pas fixé ad vitam aeternam, les actions que vous allez entreprendre changeront les données de base, en douceur, jusqu’au retour à un nouvel équilibre.
Terre sèche
Dans les 1ers temps : ne soyez pas trop prétentieux ! On n’aboutit pas à l’autoproduction du jour au lendemain. Il faut que votre terrain et vous appreniez à vous connaître !
La première chose à faire, c’est d’observer ! Ne partez pas bille en tête ! Tout d’abord : une analyse des conditions climatiques (vents dominants, pluviométrie, etc.), ensuite, une analyse topographique (les creux et bosses du jardin), les analyses de terre et bien sûr réfléchir à l’approvisionnement en eau...
Une fois que vous avez pris connaissance des contraintes et des atouts de votre terrain :
fixez-vous des objectifs raisonnables. Regardez ce que les maraîchers bios autour de chez vous proposent comme bons fruits et légumes et à quel prix. Vous choisirez les 1ères variétés à planter en fonction de ce qui vous semble manquer ou trop cher. Au fur et à mesure vous introduirez d’autres variétés dans vos productions.
De même : il ne faut pas partir sur une surface démesurée : on commence par petit, mais beau (c’est tellement plus gratifiant qu’un grand espace systématiquement non fini !)
Là encore, les extensions se feront tranquillement.
Le mot d’ordre dans le jardinage, c’est le PLAISIR ! Le plaisir d’être dehors, de travailler sa terre ; le plaisir de voir les plantes se développer, fleurir ; le plaisir d’admirer le spectacle des insectes qui dansent autour des fleurs, de se reconnecter aux cycles de la nature ; le plaisir de produire de beaux fruits et légumes sains ; le plaisir de la découverte…
Si vous avez « hérité » d’un jardin déjà entretenu, avec une « histoire avant vous » :
Rapprochez vous des anciens du village : ils sont une source de données sur l’évolution et la vie de votre terrain : terrassement, remaniement, application ou non de produits chimiques, ancienne cour, puits condamnés…Etc. Toutes ces informations sont primordiales pour comprendre et connaître votre nouveau domaine. Par ailleurs, il est vivement conseillé de laisser le temps aux végétaux déjà sur place de se présenter : donc on ne sort pas directement la débroussailleuse ou autre ! Il est bon d’observer et de découvrir les essences dans son jardin au moins sur 4 saisons. Cela vous évitera de ratiboiser tel ou tel arbuste, d’anéantir certaines annuelles… Et au final d’en racheter quelques années après !
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Le jardinage est une de ces activités où il est aussi important d’en parler que de le faire !
Chacun a ses trucs et astuces, ses doutes et ses questions : les foires et salons sont d’excellents lieux d’échanges avec des gens passionnés. Alors, n’hésitez pas : questionnez, échangez, informez dès que l’occasion s’y prête !
De même, il existe en France un peu partout sur le territoire, des bourses aux plantes, ou autre lieu d’échange. Un jardin ne doit pas être un trou sans fond ou toutes nos petites économies filent comme l’eau dans un caniveau ! Non : le jardin doit être une source de richesse ! Greffez-vous sur des réseaux d’échanges de plants, ou autre (rapprochez vous d’associations écolos du coin ou dans les épiceries bio : vous trouverez rapidement ce type d’infos).
Investissez dans du bon matériel, adapté à vos valeurs
Nul besoin de se jeter sur le 1er motoculteur qui passe si vous n’êtes pas adepte de la torture des sols… Faites l’inventaire du matériel indispensable à vos projets, tout en évitant le plus possible le « surinvestissement ». Il existe parfois des associations de partage de matériel (beaucoup pour les broyeurs à végétaux), ou regardez les équipements que vous pouvez louer.
D’une manière générale, la grelinette, le croc, une bonne brouette, des sécateurs et autres outils de coupe bien entretenus, pelle-bêche, pelle, ganterie, seau, arrosoir, pulvérisateur, quelques conteneurs poubelles avec couvercle (pour les purins) sont les incontournables.
Dorénavant munis de ces quelques conseils et de vos outils, vous êtes prêt à vous lancer dans une merveilleuse relation avec « votre » nature !
Planter… Mais quoi, quand, comment ?
Bien qu’un potager soit plus souvent synonyme de qualité que d’économie, il peut être judicieux de planter, parmi les légumes qui vous plaisent, ceux qui coûtent le plus cher sur les marchés.
On peut aussi choisir des fruits et légumes dits faciles à cultiver, comme les radis, haricots, tomates, épinards, salades, fraises, courgette, framboises, etc. Pour les carottes et pommes de terre, prévoir un terrain assez grand.
Certains légumes sont aussi incomparables quand ils sont mangés juste cueillis sur pied, comme les oignons frais, les artichauts, les poirées (blettes), les salades ou les légumes d’été : tomates, poivrons, aubergines, piments… Sans oublier les herbes aromatiques : ciboulette, basilic, thym, romarin, persil, coriandre, etc. Et les fleurs, annuelles de préférence, qui embellissent le jardin et s’arrachent à la fin de la floraison pour faciliter la préparation du jardin à l’hiver : oeillets d‘Inde, cosmos, reine marguerite, etc.
Quand planter ? Les calendriers des plantations (comme ceux des semis) existent sous toutes sortes de formes. Les jardiniers ont aussi leurs « trucs » et dictons, souvent adaptés au climat local et transmis de génération en génération : quand les lilas sont en bourgeons pour les pommes de terre, haricots beurre ou verts. Après les saints de glace (11, 12 et 25 mai) pour les tomates, poivrons, aubergines et courgettes. Le 1er jour de novembre pour les fèves, etc.
Comment ? Attention à bien espacer les graines et plants. Les salades, par exemple, se plantent en pleine terre, pas trop serrées, quitte à les éclaircir dès les premières pousses, c’est-à-dire ôter une partie des pousses et les replanter un peu plus loin. Les radis se plantent en laissant l’espace de deux radis entre chaque implantation. Les bulbes d’oignons blancs se plantent à 10cm de profondeur et d’espace entre eux. Les plantes hautes derrière les basses, pour ne pas faire d’ombre.
L’arrosage
L’arrosage, c’est tout un art. Tous les aficionados vous le diront : il faut arroser à la fraîche…
Mais à la fraîche du matin ou du soir ?
Là les avis divergent ! Ceux du soir prônent les économies d’eau et la trop grande évaporation de celle-ci avec la chaleur montante. Ceux du matin expliquent qu’arroser le soir favorise l'apparition de maladies sur les plantes les plus fragiles comme les rosiers, tomates... En fait tout cela dépend aussi de la température des jours, des nuits, de la façon d’arroser, par aspersion au-dessus des plants, ou au pied, quand cela est possible, et donc de l’outillage.
Les semis, très sensibles à la sécheresse, s’arrosent avec un arrosoir équipé d’une pomme, que l’on orientera vers le haut. Les tomates, les haricots, etc. seront comblés par un tuyau d’arrosage qui inonde leur pied ou qui y serpente en mode goutte à goutte (surtout dans les régions très ensoleillées). Pour arroser directement les légumes au coeur de leurs racines sans perdre une goutte, on peut aussi découper le fond d’une bouteille en plastique et la planter goulot en bas au pied des légumes. En la remplissant à chaque arrosage, l’eau arrivera directement à destination sans inonder les feuilles.
Des astuces pour faire des économies d’eau : au-delà de la récupération d’eau pluviale (5 000 à 7 000 litres par an pour une maison de 100 m2 au sol), à défaut d’avoir accès à un puits, il faut aussi bien choisir l’exposition de son potager et surtout le choix et l’emplacement des légumes en fonction de leurs besoins, de leur taille. Les légumes les plus volumineux en hauteur se planteront derrière les plus bas pour ne pas faire d’ombre si le jardin est peu ensoleillé ou à l’inverse s’il est en pleine exposition. Certains légumes sont très peu consommateurs d’eau : l’ail, l’oignon, l’échalote, la pomme de terre, l’asperge et l’artichaut. D’autres sont particulièrement gourmands: les cucurbitacées (concombre, courge, melon), les salades, les tomates, les choux.